Marché immobilier: comprendre les tendances post-Covid

Alors que la pandémie de Covid-19 a bouleversé de nombreux secteurs, le marché immobilier n’est pas en reste. L’année 2021 et les premiers mois de 2022 témoignent d’une évolution des tendances qui façonnent un nouvel équilibre entre offre et demande. Décryptage des principales caractéristiques du marché immobilier post-Covid.

Changement des préférences d’habitat

La crise sanitaire a profondément modifié les aspirations des Français en matière de logement. Le confinement a mis en lumière l’importance d’un espace de vie fonctionnel et agréable. Les acquéreurs sont désormais plus enclins à rechercher des biens spacieux, avec un extérieur (jardin, balcon ou terrasse) et un espace dédié au télétravail. Les maisons individuelles et les appartements bien agencés connaissent ainsi une forte demande, entraînant une hausse des prix dans certaines régions.

Exode urbain et attrait pour les zones périurbaines

Le télétravail généralisé a également favorisé un exode urbain, les employés n’étant plus contraints de résider à proximité immédiate de leur lieu de travail. Les grandes métropoles ont vu leur attractivité baisser au profit des zones périurbaines et rurales, où le coût du logement est souvent moins élevé et où la qualité de vie est perçue comme meilleure. Cette tendance a contribué à la hausse des prix de l’immobilier dans certaines zones, tandis que les centres-villes connaissent une baisse de la demande.

Investissement locatif : un marché en pleine mutation

La crise du Covid-19 a également impacté le secteur de l’investissement locatif. Les locations touristiques de type Airbnb ont subi de plein fouet les restrictions liées au tourisme et aux déplacements, entraînant une baisse des revenus pour les propriétaires. De nombreux investisseurs se sont alors tournés vers le marché locatif classique, faisant augmenter l’offre et modérant ainsi la hausse des loyers.

Par ailleurs, la demande en logements étudiants a été perturbée par la généralisation des cours à distance et la fermeture temporaire des universités. Cela a conduit certains investisseurs à revoir leur stratégie et à se tourner vers d’autres segments du marché locatif.

Vers un renforcement des dispositifs d’aide à l’accession à la propriété

Face aux difficultés rencontrées par les ménages pour accéder à la propriété, les pouvoirs publics ont mis en place ou renforcé plusieurs dispositifs d’aide. Le Prêt à Taux Zéro (PTZ), destiné aux primo-accédants, a été maintenu jusqu’en 2022 et pourrait être prolongé ou élargi afin de soutenir davantage les ménages modestes. De même, le dispositif Pinel, permettant de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu pour un investissement locatif neuf, a été prolongé jusqu’en 2024.

Les taux d’intérêt toujours attractifs

Malgré la crise sanitaire et économique, les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont restés à des niveaux historiquement bas. Cette situation favorable a permis de soutenir la demande en logements et d’atténuer l’impact de la hausse des prix sur les capacités d’emprunt des ménages. Toutefois, les banques sont devenues plus prudentes dans l’octroi des crédits, notamment en raison des incertitudes liées à l’évolution de l’économie et de l’emploi.

Une reprise du marché immobilier neuf

Après une année 2020 marquée par un fort ralentissement du marché immobilier neuf, les chantiers ont repris progressivement en 2021 et début 2022. La demande en logements neufs est soutenue par les dispositifs d’aide à l’accession à la propriété et par les préoccupations environnementales. Les constructions neuves répondent en effet souvent mieux aux normes énergétiques et environnementales que les logements anciens.

La pandémie de Covid-19 a profondément modifié le paysage du marché immobilier français. Les tendances post-Covid témoignent d’un changement des préférences des ménages en matière de logement, avec une recherche accrue d’espace et de qualité de vie. Parallèlement, les dispositifs d’aide à l’accession à la propriété et les taux d’intérêt attractifs soutiennent la demande en logements, tandis que le marché immobilier neuf connaît une reprise progressive.